Instructions :

Lors de ce RP, nous te demandons de mettre en scène un combat quelconque, dans l'espace que tu souhaites. Dans ce combat, les seules conditions imposées sont le fait de manier tes deux première techniques. Nous aurons aussi besoin de savoir pourquoi se déroule ce combat (sa cause donc).

RP :



Dans la peau de Penny :

Le cahot de la charrette lancée sur les plaines des territoires vierges me secouait depuis plusieurs heures déjà. Bien que la patience ne fût pas mon fort, et bien que j’apprécie les voyages calmes et surtout confortable, je me gardais bien de prononcer le moindre mot. Le lien psychique que je partageais avec mon âme-sœur Gaûn était interrompu temporairement, le temps qu’il reprenne conscience pour être précis. L’inquiétude me rongeait, comme toujours en ce qui concerne l’état de santé de mon partenaire, de ma moitié. Ses blessures étaient bandées, mais il lui faudrait du temps pour que cicatrice la douleur de son cœur. Car il s’agissait bien de ça, il lui est impossible de me dissimuler ses sentiments, tel est le lien entre deux âmes-sœurs. Au moins son corps était toujours intact, il faudrait que je m’emploie activement à soulager ses peines pour plus que cela n’arrive. La prochaine fois, ils seraient peut-être moins cléments.

Quelques heures plus tôt au palais royal à Al’Gellya :

Je regardais Gaûn. Il avait le regard qui se perdait au loin, à l’horizon, tandis qu’il était accoudé à la fenêtre sur le rebord de laquelle je m’étais allongé. Je savais de quoi il parlait, il supportait mal l’idée d’être tenu loin du champ de bataille alors que son autre frère Keizu avait lui jugé apte au combat. Bien sûr, lui comme moi savions les raisons qui l’avaient conduit à être tenu à l’écart du combat, du lieu où son frère était mort dans ses bras. On lui avait gracieusement proposé de réintégrer sa place dans la guilde royale, pour faire honneur à la bravoure dont il avait fait part sur le champ de bataille sans doute, mais cette situation était dure à supporter pour lui. Bien que cela ait été plus sage, je ne pouvais pas le retenir enfermé ici ou sa mauvaise humeur aurait fini par devenir contagieuse. Il est délicat en temps qu’âme-sœur de garder sa propre identité parfois. Tout ce que je pouvais faire, c’était de le suivre et de protéger les arrières de cette tête de mule autant que je pouvais.

Les préparatifs ne durèrent pas longtemps, mais ce que nous ignorions alors ce que notre conversation n’était pas restée secrète. Nous ignorions que nous avions été entendus par un autre membre de la guilde et que bientôt celle-ci enverrait quelqu’un à notre rencontre pour nous faire renoncer. Je n’avais pas besoin de fournitures ou de vivres, mais Gaûn si. Un rapide tour aux cuisines royales lui permis de mettre la main sur un morceau de pain et de fromage, de quoi lui permettre de rejoindre la frontière sans souffrir de la faim. Le chef cuisinier nous connaissez bien, puisque par le plus heureux des hasards, il était originaire du même village que nous. Il ne posa pas de question lorsque Gaûn se servit dans le garde manger, il était habitué à ce que Gaûn se comporte un peu comme un chat sauvage en ne mangeant pas les plats préparés mais en allant directement se servir dans le garde manger.

D’un geste de la main car une pomme lui emplissait la bouche, Gaûn le remercia et lui fit comprendre que ce ne serait amplement suffisant.

Quelque part dans les territoires vierges :

Cela faisait approximativement deux heures que nous nous étions lancés dans cette quête. J’avais pris ma forme de bâton de combat, si bien que Gaûn avait accroché son baluchon à une de mes extrémités pour plus de commodité. Je reposais sur son épaule, et de par mon inclinaison, je ne voyais que le ciel. Pour m’occuper je cherchais à identifier les formes des nuages que je voyais à des choses que je connaissais. C’était une source inépuisable d’inspiration, et j’avais d’ores et déjà l’envie d’étaler de la peinture sur une toile. Je faisais part de temps en temps à mon âme-sœur des choses que je voyais, que j’imaginais, le questionnant parfois, mais la majeure partie du trajet fût sous le joug d’un lourd silence entre lui et moi. Il avait d’autres préoccupations, des pensées trop sombres pour que je puisse les éclaircir, et puis à quoi bon tenter ? Il ne m’écoutera pas.

Puis sans que je puisse savoir la raison, il s’arrêta soudain. Inquiet je le questionnais :

Il ne me répondit pas, mais par ses yeux je vis face à nous deux membres de Djinn Arms, très reconnaissable à leur tatouage de guilde sur le bras et dans le cou. Je les reconnus immédiatement : il y avait le mage de rang D Marius Nowel et son « seinsei » le mage de rang A Daryl Wolf. Gaûn détacha le baluchon auquel j’étais accroché et je repris ma forme de pinceau, posé au sol.

Gaûn et Daryl se défiaient du regard tandis que le jeune Marius triturait une branche de ses lunettes, visiblement mal à l’aise. La tension était palpable, le silence pesant. Ce dernier fût interrompu par un rat des champs qui passa à côté de moi, la queue entre les jambes. Bien après que le bruissement ses pattes sur les feuilles au sol fût inaudible, Daryl reprit la parole :

Je sentis l’exigence de Gaûn pesait sur mon subconscient. Il voulait que je reprenne ma forme de bâton de combat. Une discussion silencieuse s’établie rapidement entre nous. J’essayais de le raisonner, argumentant sur le fait qu’il était seul contre deux mages de Djinn Arms. Mais ce gamin ne voulait rien entendre, je me résignais donc et pris ma forme de combat. Il me saisit et pris sa position de combat. Ses intentions étaient claires. Les réactions chez nos deux opposants furent radicalement différentes. Daryl ne semblait pas surpris, et pas effrayé pour un sous à l’idée de devoir se confronter à Gaûn tandis que Marius lui semblait intimidé à l’idée de devoir se battre.

Dans la peau de Gaûn :

Ce bruyant vermiceau ne cessait jamais de me casser les oreilles à vouloir débattre. Daryl ne voulait pas me laisser passer, il fallait que je le pousse de mon chemin, ça s’arrêtait là. Finalement il avait fini par obtempérer, et s’était transformé en bâton de combat. Je l’attrapais bien au milieu de mes deux mains, et dans un moulinet destiné à effrayer mes adversaires, à les éblouir par ma dextérité, je me mis en position de combat. En guise de réponse, Daryl enleva sa chemise et fit jouer ses muscles, prêt à en découdre. Après nous être jaugé pendant quelques instants, je le chargeais.

Un coup transversal de bâton fendit l’air sans rencontrer mon adversaire qui s’était échappé d’un bond en arrière. Ce dernier rebondit et dans une pirouette exécutée à la perfection son pied droit heurta la garde de mon arme. Je reculai légèrement. Daryl était un adversaire redoutable, un excellent combattant, surtout au corps à corps. Avec mon bâton j’avais une meilleure allonge, mais s’il réussissait à pénétrer dans mon périmètre, il aurait l’avantage. Il réunit ses deux mains devant lui, les yeux fermés avant de faire appel à sa magie. La terre se mit à trembler, et des branches en jaillirent pour essayer de m’entourer les pieds et les mains afin de m’immobiliser. Je ne me laissais pas faire et d’un bout je m’écartais de la trajectoire. Dans le même mouvement je crachais vers mon adversaire des jets d’encre le forçant à interrompre le flux compliqué de sa magie pour éviter mes projectiles. Aussitôt les branches redevinrent inertes. Soudain un bruissement de tissus et la voix du vermiceau me demandèrent de me retourner pour faire face à Marius. Ce jeune mage tout tremblotant avait déjà surmonté sa peur pour essayer de m’asséner un coup de katana chargé de sa magie des flammes. Je le regardais de toute ma hauteur et revêtit mon maquillage intimidant. La confiance du jeune homme s’effondra instantanément et il lâcha son katana en s’effondrant sur son train arrière dans la poussière, une main tremblant dans ma direction, incapable d’articuler le moindre mot. Un mouvement sur la gauche s’en suivit d’une douleur au flanc lorsqu’une branche vint me percuter de plein fouet. Je me tournais vers mon agresseur. Ce dernier pas du tout impressionné par mon maquillage d’intimidation me lança :

Je sentais du liquide s’écouler le long de mon flanc. Un rapide coup d’œil m’appris que le branche qui m’avait frappé avait déchiré mes vêtements pour me laisser une large entaille d’où s’écoulait du sang. Je raffermis ma prise sur le vermiceau et m’élançait vers Daryl.

Une nouvelle fois mon attaque n’atteignit pas mon adversaire. Celui-ci s’était baisser pour l’éviter et dans le même mouvement m’envoya son pied directement dans le menton. Je grimaçai sous la douleur tandis que je m’élevai dans les airs où Daryl venait de me propulser. Je baissais cependant rapidement la tête vers lui pour ne pas lui laisser d’ouverture et crachait mon encre mêlée à un peu de sang dans sa direction. De ces mains, il commanda aux branches qui se regroupèrent devant lui pour le protéger. J’atterris dans un nuage vert que je reconnus après quelques instants comme étant les spores soporifiques que produisent les fleurs de Daryl. Je me couvris la bouche et le nez, me maudissant d’avoir été si lent à réagir, déjà mes sens se troublaient. Je m’extirpais péniblement du nuage, mes forces me quittaient, et je me sentais sur le point de succomber. Je levais des yeux ensommeillés vers un Daryl vainqueur, me surplombant de toute sa hauteur avant de finalement sombrer dans l’inconscience. Je sentis à peine ses mains quand il me souleva et m’installa dans une charrette ou lorsqu’il banda mes côtes, je n’entendais plus non plus la voix de mon âme-sœur hurlant mon nom à pleins poumons, je dormais profondément d’un sommeil sans rêve.