Un mois. Un mois qu'il avait rejoint la guilde après s'être fait recruter à Dead Breath. D'ailleurs, personne ne l'avait jamais vu là-bas, à part la fameuse Amalia, l'assassin le plus recherché d'Elestraya depuis deux ans. Mais bien que celle-ci celle-ci eût tendance à occulter la prime des autres, ses "enfants" assassins étaient eux aussi des proies pour les autorités. Après tout, ils avaient peur que ceux-ci deviennent un jour des assassins aussi recherchés que la dirigeante aux roses cheveux. Et si on parlait de ce fameux membre mystère qu'était Atios, tout Elestraya en avait entendu parler. Pas non plus comme s'il était l'ennemi numéro un du monde, mais un jeune homme qui s'échappe de sa détention de la capitale Antartsienne de force en semant une patrouille de mage et en la tuant, avant de remonter le pays et de semer encore et encore le désordre et tuant moult innocents ? Au final, il ne détruisait pas, il ne faisait que tuer. Il semblait pourtant impitoyable envers les adultes, mais pas les enfants, bien qu'il en ait tué quelques-uns. Ce que peu de gens savaient était qu'il avait rencontré la fameuse princesse des démons, une sang-mêlé entre une humaine et le roi des démons ou encore, qu'il avait logée une journée dans la capitale. Oui, les gens avaient du mal à s'imaginer son visage. Pas encore assez connu, pour le moment, même si son discours avait fait sensation, même si les morts étaient nombreux sur sa route. Au final, le messager de la fin n'était pas encore très connu, mais son titre et ses idées, ses actes, avaient étaient perçus un peu partout. Le monde ressentait enfin les sentiments, enfantins, égoïste, mais plein de passion, du jeune homme au pouvoir des rois. Oui... Désormais, le monde ne pourrait ignorer les tragédies. Le monde s'était trouvé un ennemi. Elestraya commençait à bouger. Atios était celui qui, lentement, commencer à faire accélérer les choses.

Le mage noir aux traits enfantins, angélique, à la hargne comparable à celle d'un démon enragé et au cœur humain, le prince des voids, le roi condamné à souffrir, s'était échappé de l'appartement de celle qui l'avait sauvée. Dalia Calaghan. Une fille qui, tout comme le leader de la guilde qu'il servait, possédait des cheveux couleurs cerisier. Ces cheveux qui justement, l'empêchaient de les affronter en face à face. Oui, ces demoiselles lui rappelaient tant la défunte Ève, son premier et précieux amour, l'Unique, sa princesse, celle qui ne l'avait jamais abandonnée ... Oui, il devait se présenter à la guilde avec ses ordres de mission. Et peut-être trouver de nouveaux contrats à remplir. Il lui fallait, de toute façon, accroître sa puissance, encore et toujours, s'il voulait un jour pouvoir être l'instigateur de l'apocalypse sur Elestraya. Il allait, donc, pour la première fois, fouler l'intérieur de la guilde. Grâce à sa patrouille dans le désert cachant celle-ci, il savait se repérer là où les autres se seraient Grâce à ses sens magiquement améliorés, il saurait trouver sa route dans cet enfer de sable et de dunes brûlantes. Marchant, son manteau noir sur ses épaules, il s'avança dans l'étendue désertique d'un pas assuré, marchant contre vent et tempêtes. Sous le soleil de plomb, il n'abdiqua pas. Et puis finalement, la forteresse des assassins. Bâti de pierre poussiéreuse, il s'avança dans la cour ou des jeunes recrues s'entraîner, armes en mains. Les gens le regardèrent avancer, en silence, le regard, fier, prétentieux, la démarche assurée et imposante. Quand l'un s'avança pour son arme vers lui, Atios, sous les regards des spectateurs curieux sorti de l'intérieur de la guilde, fit apparaître la Singer's Sword pour mieux menacer l'imprudent de la pointe de la lame sous son cou.

Le bruit du métal retentissant contre le sol, les yeux rouges, brillant de façon intimidante se reportant vers l'entrée de la guilde, la foule des assassins qui laissent passer l'inconnu.... Ce dernier qui va au comptoir et qui dépose les trois lettres de sa main libre ; un vent funeste, une tension venait de se répandre dans la guilde.

Atios ne comprit pas au début. Autant être franc, la candeur du jeune Erleigh (qui n'était énormément plus jeune que lui) le laissa sur le carreau. Franc, audacieux. Courageux même. Direct. Erleigh n'avait pas eu peur de s'approcher de lui, malgré sa réputation tâchée de sang, malgré sa possible dangerosité.. Erleigh Deathsong, inconnu au bataillon. Il avait une tête ... Jeune. Son expression se voulait jeune aussi. Il était réellement un assassin ? Ce garçon.. Semblait être dans un monde qui n'était pas le sien. Trop de joie. Trop de joie de vivre. Son collègue et lui était tout à fait opposé. Trop d'optimisme pour lui. Atios avait la nausée. Ce n'était pas possible. Autant Dalia était ... Normale ... L'homme qu'il avait en face de lui semblait joyeux dans la mort. Il était pratiquement heureux d'être ce qu'il était, du moins, il semblait être heureux de semer la mort ...C'était quelque chose qu'il ne comprenait pas. Même lui qui était un boucher n'aimait pas le sang ni tuer. Pourtant, des morts, il en avait au compteur. Des gens qui lui en voudraient à travers la fin de la vie, il y en aurait beaucoup. Mais jamais, oh grand jamais, il n'avait apprécié de tuer. Cela ne l'excitait pas. Il s'efforçait d'être insensible, impitoyable. De ne pas regretter, par respect pour ceux qui mouraient sous sa main, qu'ils soient innocents ou non. Il avait accepté d'être le mal, alors il ne pouvait plus reculer. S'il était le mal parfait, il ne pouvait s'en satisfaire. Il devait se déshumaniser dans son projet, s'éloigner de tout comportement humain, pour être impartial. Oui, il était mort. Mort au moment où Ève était morte.

Allait-il lui répondre ? Il en doutait. Il préférait museler son cœur et sa voix. D'ailleurs, les paroles amicales (?) du jeune assassin étaient simplement ... Trop folles pour qu'il y réponde ? Non mais sincèrement ? Sortir de l'anonymat ? Oui, on pouvait voir ça de ce point de vue, mais bon sang ; il avait déclaré la guerre à un univers tout entier ! Ce n'était pas comme s'il était connu de façon ... Positive ? Et puis le regard vide d'Atios toisa celui du jeune homme trop souriant. Ses yeux cramoisis étaient vides, mais cherchaient à comprendre ce qu'il n'arrivait pas à concevoir. Il n'était pas dans un bar. Ni dans une guilde de plaisance ? Il se croyait où exactement ? Dans la conférence du shampoing elfique ? Si le prince des voids avait été un garçon normal, il aurait ri. Oui, le comportement d'Erleigh lui apparaissait comme décalé, absurde, improbable : inconcevable. Mais il pouvait se l'imaginer. S'il était joyeux et qu'il était un assassin ... Il était un humain sûrement particulièrement mauvais. Peu importe les raisons, il ne voulait pas le savoir. Ni imaginer pourquoi ce jeune homme qui avait pratiquement son âge, était devenu un assassin. De toute façon, il était devenu pire que lui. Atios, le mage noir. Le boucher de Leindres. L'empoisonneur de Grek'Lokk. Le meurtrier de Werst. L'intérieur de sa poitrine se pinça, se mit à frémir.

Tu me fais penser à quelqu'un que j'appréciais beaucoup. Il s'appelait Svern.

Pitoyable. Il était tout aussi pitoyable que les autres êtres Humains. Qu'Erleigh. Que cette princesse fière de son sang et rejetant les humains. Derrière le jeune homme qui lui faisait face se tenait une grande forme sous une cape. Que ceci pouvait-il être ? C'était vivant, mais ce n'était pas humain. Cette silhouette trapue, cette musculature inhumaine et cette carrure musculeuse ? Un Orc ? Qui protégeait un être humain ? Il aurait tout vu. Il se retint de rire. Que devait-il répondre finalement ? Devait-il simplement lui répondre ? Il devait jouer son rôle de mage noir jusqu'au bout. Paraître le plus cruel, impitoyable et détestable que possible. Quelques instants après son collègue eût venu lui parler, Atios fit un arc de son bras armé, retournant la garde dans sa main, mettant le côté tranchant de la lame vers la gorge de l'orc et d'Erleigh. Il les tenait tous les deux, de ce simple geste. Il s'était arrêté au cou de la créature verdâtre. De ce geste, la tenue du jeune mage noir s'était révélé. Sous son long manteau noir, il portait un simple pantalon couleur sombre et il portait pour le haut, une tunique blanche, rayée de deux lignes rouge, une au niveau du pectoral, une au niveau du nombril. Sur le côté droit de son manteau, au niveau où il y aurait d'habitude une fermeture, une longue ligne rouge délimitait pratiquement le bord. Autour de son cou se trouvait une écharpe de la même couleur que son manteau, couvrant une partie de ses épaules et son cou. La guilde retint son souffle sous ce spectacle inattendu.

La lame de la longue épée qui semblait faite de cristal semblait fortement aiguisée, tranchante. Elle était unique dans sa forme complexe et stylisée... Oui, il n'en existait aucune autre en Elestraya. La Singer's Sword. L'épée d’Ève. L'ultime offrande de la part de son aimée... Son arme de prédilection. Le silence se prolongea. Il se rendait compte de la méchanceté qu'il faisait preuve. Mais il n'avait pas le choix. C'était son rôle désormais. De son geste, il avait partiellement répondu. Oui... Il était connu pour cette attitude. Une fameuse attitude particulièrement hostile envers toute forme de vie. Non. Il ne pouvait pas lui répondre. De toute façon, pouvait-il répondre ? Pouvait-il seulement lui dire de sa voix fluette et indigne d'un assassin qu'il suffisait de se donner en spectacle devant une capitale tout entière puis de devenir un meurtrier de masse ? Il baissa sa lame, ce qui relâcha la pression complète et les gens qui avaient retint leurs respirations se permirent soudainement d'expirer, après que le bruit de la lame ai fendu l'air pour revenir dans une position ni agressive, ni reposée. Il fixa droit dans les yeux Erleigh et son compagnon. Puis, sans dire un mot, sans même un bruit de respiration, il alla vers le tableau des missions, alors que les murmures se répandirent dans l'assemblée.

HRP : Mais non, mais non ^^ ! Il n'est pas question de faire court ou long, mais de rendre le récit intéressant et ton personnage m'a fait bien rire ! J'ai pris plaisir à te répondre =) !

L'arrogance suffisante des elfes. La prétention vicieuse des anges. La sauvagerie et la malice des démons. L'humanité, incapable de devenir meilleures, pleines elle aussi de tares et de vices de toutes les créatures qui vivaient autour d'eux ... Oui, il ne désirait pas une simple vengeance. Il voulait simplement que toutes vies prennent fin. Un monde figé où rien ne pourrait empirer ou s'améliorer... Un monde parfait où chacun pourrait vivre heureux en compagnie de toutes les âmes des êtres qui leur sont chers. Oui, il voulait cette utopie figée dans les cristaux. Un monde où personne ne pourrait souffrir, un monde où seul le bonheur d'être avec les autres subsisterait et où chaque âme pourrait se complémenter... Mais il n'était pas encore assez fort pour provoquer l'apocalypse. Il était trop tôt pour le faire. Ceci dit, ce n'était que parti remise. Un jour ou l'autre, ses menaces seraient mises en œuvre. Mais la vengeance pouvait attendre ; pour le moment, il fallait songer au futur direct. Il devait améliorer sa maitrise des voids pour pouvoir un jour réussir à répandre le virus de l'apocalypse. Si l'occasion se présentait, les assassins de Dead Breath (qui était eux aussi ses ennemis au final) feraient de bons cobayes. De toute façon, il avait raison : la forme encapuchonnée était un Orc. Un peuple dont la soif de guerre masquait certaines de ses valeurs. Certes, le résultat de leurs actes était mauvais, mais ils n'étaient pas foncièrement cruels... Tous les peuples avaient une part d'eux qui était noble. Mais tout ceci était du passé. Ceci dit, le cerveau d'Erleigh semblait être son ami orc ... Ils étaient âmes-sœurs . Ridicule ! Absolument ridicule ! Néanmoins, ce couple semblait harmonieux ... Erleigh semblait être en proie à ses propres vices, alors que l'orc à côté semblait véritablement être son ange gardien. Atios sourit en se retournant vers ses deux-là.

Il allait les mettre à l'épreuve. Le mage noir avait une certaine sympathie pour l'orc qui semblait plus sage que la plupart des assassins du coin. Certains étaient des véritables assassins, descendant d'un cadre martial respectable. Mais de plus en plus, les assassins étaient de toute sorte et en général, moins respectable ... Comme Erleigh, des jeunes perdus dans leurs propres tourments et leur passé. Mais était-il si différent de ceux-ci ? Oui la différence, était qu'il avait tout perdu. Il leva la main sur le côté. UUne cisaille se matérialisa lentement dans les mains du jeune homme, flottant à quelques centimètres de ses doigts. S'en saisissant, il la mit entre Erleigh & l'orc. Il allait leur offrir une partie de son propre tourment. Une chaine reliant les deux âmes sœurs se matérialisa ... Et la cisaille coupa cette chaine, impitoyable. Pour une durée d'une dizaine de minutes, ils allaient sentir l'enfer qu'il ressentait en permanence. Dommage que la bénédiction allait régénérer le lien tôt ou tard... Il ne pouvait pas interférer trop longtemps avec cette loi ancestrale retenant les mondes, mais ce serait suffisant. Puis s'approchant du centre de la pièce où les assassins orcophobe s'étaient approchés, il fit disparaître les Shears Of Life. Ils reculèrent, incapable de réagir face à cette magie et ancestrale que personne ne reconnaissait. Et puis soudainement, un cercle bleu apparut sous les pieds du mage noir. Et à partir de là, la panique se répandit dans l'assemblée : certains commençaient à se recouvrir lentement de cristaux.... La panique atteint son paroxysme et certains se jetèrent sur le mage noir qui, calmement, releva les défis que ses collègues lui envoyait au visage. Amalia ne semblait pas très intéressée par la vie de ses sous-fifres, de toute façon. Elle encourageait la lutte élitiste ...

Elle serait servie. Armé de ses seules mains et d'où s'échappaient des cercles bleus, il affrontait les assassins de Dead Brearth sans reculer et sans bouger de sa pièce centrale. Il ne frappait pas, il déviait et brisait les os. Des craquements horribles, des jambes qui se brisent, des corps blessés qui s'entassent, qui continue de se cristalliser ... Atios décide enfin de s'approcher vers ceux qui hésitent. Ses doigts se posent, sur le front. Une petite ondulation bleutée apparut dans l'air alors que ceux-ci s'effondrèrent, inconscient, plongé dans le coma. Et ces gestes se répétèrent une minute encore. Puis ce fut le silence. Les plus forts s'étaient tenus à l'écart. Les plus faibles étaient blessés et dans un état dangereux, au sol. Certains s'en remettraient. D'autres non. Le spectacle était morbide... Effrayant .... Mais soudainement, les formations cristallisées se mirent à régresser et disparurent sans laisser de trace. Il se retourna vers l'orc et son compagnon, Erleigh, qui étaient sûrement dans un état proche de la folie après cette soudaine perte de leur lien. Atios se dirigea vers le jeune demi-elfe et son regard impassible se posa dans celui qui cherchait à le provoquer depuis tout à l'heure. Il lui attrapa le visage et le força à le regarder dans les yeux, avant de dire sur une voix froide, presque un murmure, une voix détachée et s'accordant avec ironie avec sa réputation :

▬ Je ne sais pas ce que tu fais ici ... Mais tu n'es pas seul. Tu as toujours ton ami orc pour te protéger ... Tu devrais prendre soin de ton lien avec lui. Certains n'ont pas la chance d'avoir quelqu'un sur qui compter. Atios se retourna, se dirigeant vers la sortie, avant d'ajouter en empruntant celle-ci : Tu ne mérites pas que je t'affronte... Profite des jours qu'il te reste jusqu'à la fin du monde. Quant à toi, l'orc... Protège-le. Il a besoin que tu le sauves de lui-même. Car tôt ou tard, son attitude risque de le tuer. Laissa-t-il courir en s'éloignant dans la cour de la forteresse des assassins.