Tu avances. Tu ne sais pas pourquoi tu es venu dans cette ville indépendante. Où les gens heureux, vivent, loin de tout le malheur des autres et des problèmes du monde. Ici, personne ne le sait encore, qui tu es. Du moins, tu l'espères. Si quelqu'un te reconnaissait, tu devrais sûrement te défendre. Mais tu doutais qu'ici siège une force capable de te résister... Le bras du mage noir ne faisait plus mal. Son corps s'était stabilisé. Il ne savait pas où aller. En fait, c'était plus simple : il n'avait nul-part où aller. Même plus chez Marie. Qui était morte en tentant d'empêcher Adam de kidnapper ta bien-aimée. Ève. Ève.. Ève.... Ève? Ève... Ève... J'ai mal, Ève. Je veux tes bras. Je veux ta chaleur. Je veux ton corps. Je veux le faire mien. Je veux pouvoir revenir dans le passé où nous dormions l'un contre l'autre dans le froid de l'hiver. J'ai envie de pouvoir te toucher. Placer mes mains partout sur ton corps. J'aimerais pouvoir recommencer à caresser ton vissage. Ton regard doux et gentil. Tes cheveux d'un roses pâle, d'une douceur comparable des pétales d'une fleur. Ton odeur qui était ma drogue. Mais tu n'es plus là, Ève. Ta chanson, elle me disait de te serrer dans tes bras. Je voulais le faire. Mais dans ce monde où tu n'es plus, dans ce monde où ma vie n'est plus qu'une illusion, où j'ai l'impression d'être un intrus. Pourquoi m'as-tu sauver ? Pourquoi voulais-tu que je vive sans toi ? Où est passée ton étreinte autour de mes épaules ? Où est passé l'endroit où j'étais à ma place ? Cet endroit où je pouvais me perdre comme un enfant dans les bras d'une mère qu'il n'avait jamais connue ?

Le garçon était rentré dans l'allée principale. Il s'aventurait vers le centre de la ville endormie où siégeait au centre une fontaine où les lunes, pleines, se reflétaient sur la fontaine et toi, comme une sorte de projecteur lumineux, faisant apparaître ton visage angélique, enfantin.... Tu n'avais rien mangé depuis ton départ de la capitale. Tu n'avais pas non plus bu depuis un moment. Alors, sans hésiter, le mage noir se plonge le visage sous l'eau, pour se réveiller et s'abreuver. Puis, en ressortant le visage de l'eau, tu regardes tes propres yeux et ce visage qui semblait si creux. Ta main droite se pose là où tu extrairais ton void. Tu ressens le vide. Là où des tas de cœurs sont, pourtant. Mais tu n'arrives pas ressentir quoi que ce soit. Tu as l'impression qu'on t'a dérégé et que tu es sur la fréquence d'un monde morne, monotone. Tu espères vraiment t'habituer à ton nouveau rôle. De mage noir impitoyable. Mais tu n'as pas encore réussi à céder à tous tes pires vices. Tu ne peux pas. Trahissait-il Ève ? Que voulait-elle en lui imposant cette vie qu'il ne voulait pas ? Pourrait-elle l'excuser s'il s'était trompé ? Chaque jour sans elle te pousse un peu plus loin dans une piscine sombre où la lumière ne brille plus. Mais soudain... Tu ressens une présence. Oui, ta magie te permet aussi de sentir les coeurs. Même si tu ne peux pas encore complètement les lires, tu ressens leurs présences autour de toi. Ici, quelque chose de sauvage se trouvait. Ce n'était pas normal. Quelque chose ici clochait. Ce n'était pas humain. Ou pas totalement.

Tu te retournes, dans un volte-face vers cette présence. Tes yeux brulent, flamboyant dans la nuit... Plutôt petite, sa peau pâle, elle avait des yeux semblables aux siens. Rouge rubis. Les tiens étaient peut-être un peu moins rouges... Mais ils étaient assurément plus cruels. Joueurs aussi. Tu jauges la menace. Elle ne semble pas dangereuse. Mais elle n'est pas totalement humaine, il pouvait le certifier. Son sourire joueur, malicieux s'agrandit. Tu sens une partie de toi prendre temporairement le dessus. La mer du désespoir s'empare de toi. Tu t'approches d'elle. C'est un jeu. Elle est ton jouet. Tes yeux la regarde, la contemple, pour en juger la valeur. Il ne se contrôlait plus. La curiosité s'empara d'Atios. Il était toujours le même... Mais plus le temps passait, plus il le sentait. Une partie de lui commençait à devenir réellement mauvaise. Alors, tu lui obéis. Tu déposes ton nez dans le col de la jeune fille pour mieux sentir. Mieux l'identifier. Tu le ressens encore plus. Alors, tes mèches cachant ton visage ne font qu'accentuer ton sourire joueur devant sa proie. Tu rigoles, de ton rire amusé, enfantin et pourtant si lointain, si désespéré. Tes lèvres et ton souffle remonte vers l'oreille dans la jeune fille :

" Tu n'es pas humaine... Ou alors pas totalement... "

Ces mots doux, comme le glissement d'une lame de cutter sur la peau, étaient partis. Mais ils n'étaient pas méchants. Ils étaient amusés. Alors tu pars en arrière, dansant. Car tu le sais. Elle va sûrement vouloir te frapper. Car tu t'es approché d'elle. Et de la vérité. Mais Atios, réagis... Tu es le mage noir Atios. Si c'est un démon, c'est le moment de montrer qui est la véritable incarnation du mal dans l'univers.

L'épée apparaît sur ta main. Tu place la pointe sous la gorge de Lacie Suikas, qui n'avait pas eu la chance de tomber sur autre chose que le jeune mage noir que tu étais. Tu étais le mal. Tu étais souffrance. Personne ne pourrait te sauver. Personne ne pouvait plus rien contre toi. Tu étais l'enfant malheureux d'un univers qui est trop occupé à écrire lui-même sa fin alors qu'elle avait été récemment évité. Tu ne peux pas être apprécié. Tu es seul. Les bras de n'importe qui feraient l'affaire. Mais tu ne peux pas les demander. Tu ne peux pas les accepter. Parce qu'il existe un océan entre toi et les autres. Un océan où les gens finiraient happés, dévorés, tentés et viciés. Alors, de l'épée plus grande que toi, tu l'éloignes de toi. Qui est-elle ? Elle est spéciale. Tu l'as senti. Mais tu ne peux pas clairement dire ce qu'elle est ... Tu n'as pas encore croisé de démon ou d'ange. Mais tôt ou tard, tu saurais les différencier, ces intrus qui regretteraient de t'avoir croisé...

J'avais besoin de prendre l'air. Marre d'entendre toute cette agitation dans le sein de la Guilde. Cela faisait déjà deux jours que je marchais, les loups dans mon dos. Mon frère s'était de nouveau volatilisé, et je n'avais pas revu Reiuji depuis la rencontre avec les loups. Les deux s'étaient d'ailleurs présentés à moi comme se nommant Ying et Yang. L'un était blanc et l'autre noir, et ils cherchaient à être en pleine harmonie ce qui amplifierait leur pouvoir. La nuit était récemment tombée, et les étoiles s'étaient collés sur le fond bleu marine sans nuage, luisantes et intouchables. Tout comme moi. Mon aura est forte, anormalement forte. Je ne suis pas humaine. Je ne suis pas démon. Je suis bien plus. Une union entre les deux races, la fille d'un Roi en plus de cela, qui fut choisie par les Monarques Démons du passé qui me donnèrent un pouvoir particulier. Un mélange de la magie des plus grands rois de mon espèce démoniaque. J'étais invincible, intouchable. Ou presque. Ce n'est pas un insecte d'humain que je laisserais me toucher. Loin de là. Je souriais. La lune éblouissait ce qui m'entourait. J'avais attiré là, comme ça. Je n'avais fait que marcher et encore marcher, et je me retrouvais devant une fontaine qui reflétait la lune scintillante, envoyant un halo bleuté dans les environs. Je vis un homme, ou plutôt un jeune homme. Il se trempait la tête dans la fontaine et semblait en avaler le contenu. Tiens, cela me rappelait que j'avais soif. Je règlerais ce problème plus tard, là n'était pas le moment. Je sentis qu'il perçut ma présence. Nos yeux cramoisis se croisèrent. Il embaumait la terreur et la mort. La destruction. Si j'avais été une humaine, mes poils se seraient hérissés, mes yeux agrandis et j'aurais senti la peur jusque dans mes doigts de pied. Mais non. Cette partie de moi ne prend pas le dessus depuis longtemps. Je suis un Démon, je suis une Princesse. Un sang à la fois divin et royal coule dans mes veines. Que demander de mieux? La fin d'Elestreÿa? La vengeance? Cette dernière me plait bien. Cet homme semble augmenter celle-ci, comme si lui aussi réclamer que ces trois royaumes payent. Oui, mais payer pour quoi? Ce ne sont pas mes affaire, je ne vais pas mettre mon bout du nez dedans. Je hausse les épaules et ferme les yeux. Quand je les rouvre, la bouche de l'Humain est près de mon oreille, et il me chuchote des paroles, une affirmation qu'il semble penser au plus haut point. L'HUMAIN _ Tu n'es pas humaine... Ou alors pas totalement... Je me contente de lui sourire d'un ai dédaigneux, vainqueur. Mes yeux pétillent. Je sens l'adrénaline monter lorsqu'il me menace d'une longue épée. Cela a l'air de l'amuser. Dans son comportement, on pourrait presque dire qu'il fait partie de mes confrères. Mais son odeur me laisse penser que non. Son apparence aussi. C'est un mage. Un simple Humain. Un insecte. Et en plus de cela, il ose pointer son arme sur moi. Je relève un sourcil et prend un air intimidant, joueur; qui montre bien l'appartenance à mon espèce démoniaque. LACIE _ Hmmm... Intéressant. Un humain, un insecte, ose me défier? Ne serait-ce que du regard, du comportement; mais en plus de cela avec un arme. Non mais tu te prends pour qui, minus'? Tu sais au moins à qui tu as à faire, misérable?! Les loups derrière moi grognent et apparaissent aux yeux de l'Homme. Mack' n'est jamais là quand il le faut. J'aimerais mes pouvoirs. Puis il apparait, mais seul les loups et moi-même pouvons le voir. MACK' _ Hoy Lacie, je te laisse ne serait-ce que cinq minutes et tu te fourres dans de beaux draps? Déjà? LACIE _ Tais-toi, tête de poireau. C'est le moment d'agir, pas de discuter. Cela on le réserve à plus tard, Baka! L'humain devait très certainement se demander à qui je parlais, vu que mon frère ne lui laissait pas la chance de me voir. Je maugréais des insultes dans ma barbe à l'attention de mon frère. Celui-ci se mit à rire et s'approcha de moi. L'humain ne semblait pas réagir, et sa figure ne trahissait pas ses émotions. Mack' posa sa main sur le haut de mon crâne. Un cercle magique apparut sous mes pieds, de couleur noire aux reflets quelques peu mordorés. Spoiler: A la place de mon apparence humaine se tenait la Démone que j'étais. Mon visage devint enfantin, mes yeux se teintèrent d'ambre et mes longs cheveux bleutés d'azur suivirent une brise de vent qui passa. J'étais visible plus qu'il ne le fallait dans le noir, mon corps bien plus blanc qu'un cachet d'aspirine et svelte revêtue d'une simple robe de soie bleue fine. Mes grandes oreilles plaquées vers l'arrière montrait mon impatience, et je me rendis compte alors que depuis mon enfance, mon corps avait changé. Voilà de cela 10 ans me semblait il que je n'avais pas pu prendre ma vraie apparence, qui, même si je le cachais, me tenait énormément à cœur. Des cornes avaient poussé sur chaque côté de ma tête et j'avais pris de la poitrine. Je souriais à ce qui semblait devenir mon adversaire, un sourire carnassier et plein d'un mépris sans gêne. LACIE _ Sacry Saber ; Nehumiz ! Les clochettes accrochées à mes cheveux se détachèrent et semblèrent fusionner entre elles. J'avais simplement dit les premiers mots qui m'étaient sortis de la bouche. Un sourire de victoire quelque peu ahurie s'ancra rapidement pour partir par la suite. Les clochettes n'étaient plus. MACK' _ Rien ne se perd, rien ne se crée. Tout se transforme. Voilà une bien belle arme, petite soeur. Celle même faite par le Roi devenu Dieu, Nehum. C'est une divinité de notre race. Un de tes ancêtres. Il ajouta un clin d’œil à sa remarque, sorte d'encouragement. Un combat dans les normes. Avec une épée sacrée, d'un Dieu sacré. Forgé il y a des millénaires sûrement. Utilisant la dernière source de mon pouvoir disponible, je disparaissais pour réapparaitre derrière l'humain. Une de mes mains étaient sur son front, l'autre tenant Nehumiz contre la gorge de celui-ci. LACIE _ Je te conseille de ne pas essayer de m'attaquer à nouveau. Je n'aurais aucune pitié pour un être inférieur à mon sang. Les loups nous encerclaient, faisant preuve de beaucoup de prudence. Par la pensée qui liait mon contrat au leur, je leur intimais ceci, que seuls eux et moi pouvions entendre: LACIE _ Ying, Yang; je ne vous veux pas sur le Terrain de combat s'il y en a un. Faites en sorte de rester à l'écart. Je n'ai pas besoin de votre aide. Ils acquiescèrent. Je souris et baissai mon regard vers l'insecte qui avait osé me défier, moi, Lacie.

Qui sous-estimait qui ici ? Quand on est le fruit d'un métissage, c'est que l'on est pas capable de choisir ses racines... Ni qui est son peuple. Croire que la tolérance pouvait rapprocher les peuples, c'était se mentir. Depuis que les démons étaient apparues, très peu avaient réussi à parler aux hommes. Ici on en avait la preuve. Sa prise sur l'épée s'intensifia. Parce qu'il était clair qu'elle avait choisi son camp. Elle n'était pas humaine. Tu n'aurais aucun regret à la tuer. Peu importe qui était-elle. Tu rigoles. Tu te mets à rire. Alors, tu attrapes son poignet qui menace ta gorge en te retournant et tu poses ton visage contre celui du démon qui était en face de toi. Vos yeux se touche. Votre nez se touche. Vos regards se mêlent. Tu la repousses en arrière en l'accompagnant, comme si tu danses avec son corps. Elle avait un sang royal ? Il avait le pouvoir des rois. Sur sa main, la marque brillait. Il était celui qui pouvait voir les âmes. Celui qui pouvait voir les cœurs. Il pouvait les lier, ou les délier. Tu la penches en arrière, alors que tu pourrais tenter d'extraire son void. Mais non. Son cœur ne t'intéressait pas. C'était une enfant. Ses réactions. Elle ne connaissait rien encore à la vie. Cette position te rappelait fortement Ève, qui n'était plus là. En temps normal, ta bien-aimée serait dans tes bras. Tu te serais battu pour les autres, en tenant celle que tu aimais dans une étreinte amoureuse. Mais ce n'était plus possible. Devant-toi, se trouvait l'horrible rejeton d'un humain et d'un démon. Mais pire encore ... Cette fille n'était pas un symbole d'acceptation entre les peuples. C'était un symbole, au contraire, qui réduirait les liens entre eux et les humains.

Tu es désarmé. Mais elle devait désormais se douter que tu étais dangereux. Et pas qu'un simple insecte. Le porteur de la marque des rois. Celui qui avait perdu sa princesse. Un roi sans reine. Un roi qui se devait de tous les aimer dans son désespoir. Un désespoir destructeur. Il aurait pu être un messie. Il était devenu celui qui annoncerait la fin. Tes lèvres se posent sur celle de la démone. Et là, tu l'agresses mentalement. Vos esprits se connectent alors que ton aura magique se répand autour. Elle est proche de toi. Tu lui envoies les flashs de tes tourments. Un sourire, chaleureux. L'amour. La sensation d'avoir trouvé ce qu'il y avait de plus beau. Puis, tu lui montres les sensations de tes souffrances. De ce que tu contenais depuis la perte de ton aimée. Ta voix se répand dans sa tête :

"Ne me juges pas sans me connaître."

Puis tu laissais retomber en arrière, alors que tu te places au sommet te la fontaine, la regardant du haut, tel un ange fixant la jeune fille en contrebas. Ton regard hautain. Vous étiez de force égale, tu le sentais. Mais l'un était moins naïf que l'autre, l'un était moins plus brisé. Bien qu'il ne le voyait pas, alors qu'Atios venait de faire réapparaître l'épée et pointait Lacie en bas. Une apparition fugace apparue autour d'Atios. Une magnifique demoiselle, aux traits dignes d'une princesse. Le regard plein de bonté, d'amour pour les autres. Elle se tenait à Atios sans qu'il ne la voit. Elle fit une moue désolée à la princesse démoniaque. Puis, elle descendit du cou de son aimée pour venir voir la jeune demoiselle en contrebas. Dans sa tête, une voix se fit entendre, douce, chaleureuse, aimante et humaine : " Vous ne devriez pas vous battre ... Vous avez tout à apprendre l'un de l'autre... Sauve-le de lui-même, car j'ai bien peur qu'un jour, il ne devienne pas réellement l'ennemi de tous ... "

Et aussi fugace qu'une illusion, elle disparue. Atios ne pouvait plus la voir. Son cœur était embrumé par la vengeance par la haine, par la souffrance, par le désespoir. Elle ne pouvait pas atteindre son aimée qu'elle avait emprisonné dans le carcan de la solitude. Le couple d'humains séparés avaient tous les deux des atours de princes et de princesse séparer alors que l'une avait demandé à l'autre de sauver le premier. Oui, Atios était bien seul au sommet de la fontaine, pointant son épée vers le bas. Il ressemblait à un enfant perdu, qui se défendait comme il le pouvait d'un monde qui le happait. Il leva ensuite la main et lança au sol des traits argentés, filament coupant, qui vinrent se planter tout autour de la démone au sol, montrant que tu ne rigolais pas, avant de montrer la marque sur ta main qui brillait avec intensité... La marque des rois. La marque d'une magie perdue, exceptionnelle, capable de connecter les gens et de les séparer. Une magie pouvant montrer la forme d'un cœur devant tous ... Après avoir vu cette marque, elle ne pourrait pas continuer de t'ignorer. Parce que n'importe qui aurait été surpris de voir cette marque. En fait, tu te demandais pourquoi tu ne l'avais pas encore attaqué. Tu hésitais ? Peut-être un élan de ton humanité. Ta folie s'était effacée. Tu étais vide. Tu n'avais plus rien. Alors tu t'avances vers elle, épée en avant, en visant son cou avec une visée de chirurgien. Elle pouvait se téléporté, il semblait, mais toi, tant que tu utilisais les cercles incantatoires, tu pouvais rester dans les airs. De plus, en te concentrant sur son cœur à l'aura si spécial, tu devrais pouvoir repérer les téléportations et prévoir ses mouvements un minimum pour y réagir. De plus, se téléporter rapidement de nombreuse fois, doit être particulièrement fatiguant, sans compter qu'il devait y avoir les délais de réactions qu'une créature vivante ne pouvait pas éviter...

Contre toute attente, l'humain se mit à rire. Il semblait se moquer éperdument de mes réactions, de ce que j'avais fait et dit. Je rapprochais un peu plus la lame contre sa gorge, soufflant dans un sorte de sifflement de serpent. Osait-il me rire au nez? Déconcertée, je ne fis pas attention à ce que l'Humain préparait. Il attrapa rapidement mon poignet de ses mains dur et glaciale comme la glace, et fit volte face, collant au passage son visage contre le mien. QUe voulait-il? Qu'espérait-il? Il enfonça ses pupilles dans les miennes et me poussa vers l'arrière, suivant le rythme qu'il donnait à mon propre corps. Il n'allait tout de même pas... contrôler mon corps? D'où sortait cet humain? Cet... insecte? Je fronçais les sourcils; et il répondit à cela en me penchant vers l'arrière, forgeant un arc de cercle avec mon dos. Ses gestes étaient doux. Précis. Comme si ce n'était pas la première fois qu'il faisait une chose pareille. Mon ton devint autoritaire l'espace d'une phrase, une seule. LACIE _ Lâche moi! Il ne semblait pas atteint par cette phrase qui devait certainement être sans sens à ses yeux. J'essayais de me relever. Impossible. Quelque chose dans la nuit brillait. Son bras, ou plutôt... sa main. Une marque qui indiquait la provenance de son pouvoir, peut-être? Je serrais les dents. Son arme disparut, et l'homme ne se gêna pas le moins du monde. Il se rapprocha de plus en plus et colla ses lèvres contre les miennes. Les siennes étaient froides, sans sentiment à apporter, sans chaleur à donner, à offrir. Au contraire, les miennes étaient rouge de colère, la chaleur qu'elle dégageait semblait dangereuse et annonçant une réaction toute à fait prévisible. La seule chose qui me traversait l'esprit était de se décoller de moi du plus que je le pouvais. Je sens alors quelque chose m'envahir. Une vague d'émotions, d'abord contradictoires. Peu à peu elles deviennent nettes et précises. Elles ne sont pas à moi, ces émotions... L'HOMME _ Ne me juges pas sans me connaître. Il a introduit mon esprit. Chose que je ne supporte pas... Je ne me gêne pas et fais de même, et en l'espace d'un instant, je trouve ce que je cherche. Mais il me lâche. A-t-il senti que j'ai fait la même chose que lui à moi? Je l'ai scruté comme il l'a fait. A-t-il pris connaissance de mon passé? De ce que je suis? De qui je suis? Je ne réagis pas et me laisse tomber lourdement, atterrissant sur les fesses. Je levais les yeux plein de revanche vers l'Homme mais mon attention se fixa sur une apparence angélique qui tournoyait gracieusement autour de lui. Elle semblait si... désolée. Presque responsable? LA FEMME _ Vous ne devriez pas vous battre ... Vous avez tout à apprendre l'un de l'autre... Sauve-le de lui-même, car j'ai bien peur qu'un jour, il ne devienne pas réellement l'ennemi de tous ... L'ennemi de tous? Il semblait déjà être l'ennemi de lui-même, alors bon... Je haussais les épaules, choses que je semblais aimé ces temps-ci... Imprévisible comme personne, je disparus dans un élan de vengeance à ce mépris pour ré-apparaitre juste au dessus de lui. Je lançais mon pied dans un rapide coup qui visait sa tête mais il esquiva. la seconde suivante, je n'étais plus là. Je réapparaissais finalement dans son dos et le poussais pour qu'il atterrit à terre. Là, positionnée à sa place sur la fontaine, je sautais sur lui, épée prise à deux mains. Mes yeux ambrés devinrent rouges de colère, avides de sang. Mack' ne réagit pas. Il pensait simplement que pour l'instant, il n'y avait pas de chance pour que je tue cet homme. J'essayai de parer sa défense. Nos épées s'entrechoquaient. La sienne étant bien plus longue, il pouvait vivement m'envoyer plus loin, me faire m'éloigner de lui. Ce qui arriva plus d'une fois. Mais dès qu'il y arrivait, je me téléportais plus près. Je n'arrivais pas à percer sa défense et lui redoubler ses attaques. Au bout d'un moment, je me volatilisais pour ré-apparaitre plus loin devant lui, sourcils froncés. LACIE _ Que cherches-tu à prouver? Que tu as battu une âme diabolique? La fille du Roi Démon tant recherché depuis 10 ans? Je me téléportais fugacement sur son côté droit, riant. Je fis deux sauts gracieux puis ré-apparus derrière l'Homme. Je me penchais contre lui, posant délicatement mes mains sur ses épaules d'une manière protectrice. Nehum avait été rengainée et les clochettes avaient réapparu. LACIE _ Tu as tout perdu. Et ce combat aussi. N'est-ce pas, Atios? Tu vas le perdre, et j'avalerais ton âme en guise de victoires. Mes mains l'empoignèrent plus fortement. Bien sûr, c'était du baratin. Mais tellement bien joué... J'étais un démon à près tout, il était normal que je sache jouer ainsi avec une proie. Et ce que j'avais su tout à l'heure... Ce n'était autre qu'un prénom. Ou plutôt deux prénoms, et un sentiment. Atios et Ève, ainsi qu'une vengeance pure et simple, une envie de rejeter la faute sur d'autres... Je disparus, alors que mon rire continuait toujours de se répandre autour de lui, tel un échos. J'apparus à diverses endroits, jamais pareil. Je continuais de rire, encore et encore. Je ne m'en lassais pas. L'ambiance était mystique. On pouvait comme entendre le son d'une boite à musique. LACIE _ Bouh! Positionnée sur la fontaine, assise gracieusement d'un regard joueur; les jambes l'une sur l'autre et un sourire enfantin illuminant ma figure, je contemplais le jeune homme incompris et qui ne comprenaient sûrement pas non plus. Il s'était retourné vivement vers moi. LACIE _ Ce soir, tu es à moi. Jouons donc, c'est une chose que je sais bien faire... Cette dernière phrase claquante comme du venin se finit dans un murmure presque inaudible. Seul Atios pouvait l'avoir entendue...

Il pouvait la tuer. Il n'aurait aucun remord à la faire. Il était après tout, le prince des voids, le mage noir détenteur du pouvoir des rois...

"Je suis ... Atios."

Depuis son haut perchoir, il avait croisé prétentieusement les jambes, posant son coude gauche sur ses genoux, dans sa main s'était posé son visage angélique, le regard impassible, froid, pâle, mais aussi désirable que le plus beau des diamants. Ses yeux étaient toujours de ce rouge cramoisi qui donnait envie de s'y jeter, tel un papillon de nuit se brûlant dans une lanterne. Il ne souriait pas, même si son rictus était amusé. Son visage était froid comme la glace, pourtant, il donnait réellement l'impression de voir le monde sous toutes ces formes et d'en être l'observateur le plus éloigné. Dans son regard, la matière et la réalité se décomposait du plus infiniment petit à l'infiniment grand, Lacie étaient dedans, le monde et ses particules les plus petites s'emboîtant jusqu'à former l'univers telle une poupée Matriochka. Dans cette position, prétentieuse, hautaine, pourtant si froide et lointaine, il semblait inaccessible, inapprochable. Son comportement était comparable au plus froid et mortifiant des mal, celui qui n'hésite pas. D'un autre côté, dans cette position, immobile, tenant son arme de la main droite, qui brillait, entouré de cette aura unique, de ces filaments argentés qui dansaient jusqu'à s'évaporer dans le ciel étoilé, se reflétant autant dans le royaume de Dieu que de celui des Hommes, avait quelque chose de mythique et d'angélique. Oui, cet être humain était une curiosité. Il n'était ni ange, ni démon, n'avait pas d'aile blanche trop fade ou des crocs monstrueux. Il était humain.

Un être humain, l'air enfantin du haut de son âge de jeune adulte. Son long manteau noir flottant autour de lui, révélant ce haut blanc possédant deux lignes rouges, étaient un mélange de couleur qui pouvait semblait être une ode à cet étrange sensation de métissage dans un seul être. Il avait l'air faible, éloigné, dur, intimidant... Et pourtant inébranlable. Alors que quelque chose en lui poussait les autres à vouloir s'approcher et connaître le mage noir. Il n'avait pas bougé d'un pouce quand la princesse des démons s'était mise à se téléportée dans tous les sens pour tenter de le désorienter. Il n'avait pas bougé, avait écouté en silence, avec morgue et calme. Il fit apparaître un nouveau void dans sa main, le poids du meurtrier. La sphère transparente se forme, se contorsionne au fur et à mesure que le pistolet dans la main charge, encore et encore, toujours plus. Finalement, quand des éclairs sortirent du canon, pour s'échapper avec rage autour de l'arme, le jeune homme se leva enfin et fit un bond dans les airs, tirants vers le bas, le projectile détonna, laissant la bulle s'agrandir jusqu'à entourer la place centrale et les ruelles alentours. L'eau se mit à flotter dans les airs pour lentement remonter jusqu'au sommet du dôme.

Il plaça son bras devant son visage, qui se recouvrit de cristaux qui prirent la forme de l'épée de la chanteuse, la Singer's Sword... Son pouvoir éclata en même temps qu'il libéra l'épée de son âme-soeur et que son regard redevint couleur cramoisie. Un cercle apparu sous ses pieds, alors qu'il prit de la hauteur pour mieux se rediriger d'un nouveau cercle vers la jeune princesse des démons et l'attraper par le col et de la ramener vers le sol, la claquant au passage. D'un geste las et avec un regard vide, méprisant ce qui siégeait à ses pieds, il plaça la pointe vers le cou de la jeune princesse des démons, relevant son cou avec celle-ci, en la piquant mais sans la blesser. Elle aurait pu se téléporter et esquiver. Mais lui aurait pu ne pas perdre de temps. Le message était clair. Le jeu avait pris fin. La jeune Lacie aurait pu perdre la vie de la main du mage noir sur cette simple action. Mais l'épée disparu alors. La soulevant dans ses bras, il la serra contre lui en lui caressant les cheveux. Comme on l'aurait fait avec une petite soeur. Puis il l'éloigna de lui, avant de procéder à l'extraction du void qu'il ne fit pas. Il ouvrit la porte vers le coeur de la princesse, posa sa main sur l'objet spirituel naît des peurs et des forces de celle qui avait été rejeté par une partie de son sang, pour le sentir, s'imprégner de sa forme. Il ne le copia pas pour autant. Il avait juste voulu le voir, le sentir exister entre ses doigts. Puis, il retira sa main et avança vers l'auberge du village, qui était quelques ruelles plus loin. Il espérait qu'elle comprendrait qu'à jouer, on risquait de tout perdre.